Pour les abeilles et pour la préservation de leurs fonctions essentielles, il faut trouver des réponses. Les autorités dans le domaine, comme Dennis van Engelsdorp de l’University of Maryland, Jeff Pettis de l’USDA, Jim Miller, président de la Californian State Beekeepers Association(CSBA, la Californie étant l’état le plus important par rapport aux abeilles aux Etats-Unis) et les faiseurs d’opinion comme Randy Oliver de www.scientificbeekeeping.com et Markus Imhoff, le cinéaste de More than Honey, tous ont fait un excellent travail. Eux et beaucoup d’autres contribuent à la quête des solutions.

Malgré le nombre important d’efforts, il n’y a pas encore une vraie solution. Entretemps les colonies d’abeilles continuent à affaiblir. Selon les données de http://beeinformed.org/ la mortalité hivernale aux Etats Unis en 2013/2014 (la période 1 octobre-1 avril) s’élevait à 23%. La mortalité pendant la période 1 avril- 1 octobre était de 20%.

Beaucoup de causes

Beaucoup de causes et des raisons très différentes sont mentionnés pour expliquer la mortalité des abeilles. Chaque groupe dans la science, dans le monde de l’apiculture, ou dans la société a son propre point de vue. Sans doute il y a un fond de vérité en chacun d’eux. Chacun y trouve son compte. Rares sont les bonnes bases, même dans les publications scientifiques. Ce n’est pas pour rien que le phénomène mondial de la mortalité des abeilles, aussi bien pour les apiculteurs que pour beaucoup d’autres, reste une énigme. Voir pour un aperçu étendu et récent(mai 2013) le Report on the National Stakeholders Conference on Honey Bee Health.

Problème écologique

La mortalité mondiale des abeilles est d’abord un problème écologique. Il s’agit ici de l’affaiblissement des abeilles, par quoi toutes sortes d’agents pathogènes ont une chance. La mortalité accrue des abeilles se produit à grande échelle, dans des circonstances très variées. C’est le cas aussi dans les zones naturelles fleuries, sur les sites où l’on n’utilise pas de pesticides et lors de bons soins des colonies d’abeilles. Aussi des influences diverses et particulières jouent un rôle, mais en sont subalternes d’après nous.

Ce qui est valable pour les abeilles est aussi valable pour d’autres insectes.

Problème économique

La mortalité des abeilles est apparue sérieusement sur l’ordre du jour quand les apiculteurs professionnels aux Etats-Unis ont soudainement été confrontés à une mortalité élevée, variant de 30% à 100%. Ce phénomène menacait directement leur existence, à cause des dégâts économiques. En 2013 il y avait une pénurie absolue de colonies d’abeilles pour la pollinisation des amandes en Californie, dont les dégâts économiques étaient encore restreints. Les prix pour les services de pollinisation ont augmenté en 8 ans d’environ $ 60 par colonie d’abeilles à $ 150.

Science

Dans les recherches scientifiques on met l’accent sur les maladies. La plupart des recherches se concentrent sur les points mineurs. Souvent il y a des erreurs systématiques. Beaucoup de recherches sont sans risques, parce que les moyens financiers sont seulement accordés si le résultat attendu est évident. On n’a pas encore obtenu une synthèse. Il n’y a pas encore une image cohérente de ce qui se passe exactement. On n’a pas trouvé un “facteur général et directif” par lequel la présence de l’acarien varroa, des maladies apparues et du CCD sont expliqués. La science n’a pas pu procurer à l’apiculteur une solution ou quelque chose de semblable.

Le monde des abeilles

Dans le monde des abeilles il y a une grande discorde. Beaucoup d’associations d’apiculture en Europe et aux Etats-Unis font une déposition sur les néonicotinoïdes sur leurs sites web. Par cela elles cherchent une adhésion aux organisations écologistes. Les organisations des apiculteurs sont considérées, par les instituts scientifiques nationaux, comme canal de distribution des connaissances sur le terrain. C’est aussi pourquoi la vision des organisations des apiculteurs dans les différents pays et celle entre les différentes organisations par pays diffèrent.

Les problèmes avec les abeilles, surtout causés par l’affaire des néonicotinoïdes, ont contribué à une forte augmentation du nombre d’apiculteurs bricoleurs, de 30% dans certaines régions. Urban beekeeping en est devenu une nouvelle tendance.

Société

Dans le domaine social on indique une série de facteurs comme cause de la mortalité des abeilles: l’agriculture, avec l’usage des pesticides et la végétation genétiquement modifiée, la détériorisation du paysage, la diminution du nombre de plantes fourageurs inclue, l’environnement et la façon dont les apiculteurs professionnels opèrent aux Etats-Unis. Toutes ces causes de la mortalité des abeilles sont difficilement quantifiables.

Modèles

On pourrait dire que dans le monde scientifique le modèle technique fait autorité pour la mortalité des abeilles (les maladies sont à la base de la mortalité des abeilles). Les maladies doivent être combattues et alors ça va bien avec les abeilles.

A l’opposé du modèle technique il y a le modèle social (l’humain déclenche la mortalité des abeilles). La mortalité doit être résolue par des mesures administratives et politiques, tout le monde doit aider à résoudre la mortalité des abeilles.

Entre le modèle technique et le modèle social, dans le monde de l’économie des idées, il y a l’apiculteur. Ils travaillent avec la nature et dans ce monde naturel il n’y a pas de place pour les produits chimiques.

Modèle de développement

A notre avis le problème de la mortalité des abeilles ne peut être résolu que par des expériences dans la pratique. Tout comme les apiculteurs ont su capter des signaux sur la situation dans la nature, nous pouvons aussi contribuer à trouver une solution. Les expériences dans les laboratoires ne peuvent qu’être d’appui. http:dx.doi.org/10.1890/110279